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La peau de l'arbitre
--> Tribune des lecteurs
- "J'en ai assez". Ainsi Anders Frisk a-t-il commenté sa retraite, après avoir subi les pressions de José Mourinho et les menaces de "supporters". Un épisode éclairant sur les mœurs du foot...
Anders Frisk est reconnu de tous comme l'un des plus grands arbitres de son époque, comptant à son palmarès trois Championnats d'Europe (dont une finale), une Coupe du monde et de nombreux matches européens. Pourtant, quelques mots du "sage" Mourinho auront suffi à faire de lui le souffre-douleur de certains supporters anglais. Seize jours plus tard, accablé par des courriers, des e-mails et des coups de téléphone, Anders Frisk décide de raccrocher son sifflet pour protéger sa vie et celle de sa famille. Des menaces émanant, peut-être, des mêmes supporters britanniques qui étaient allés planter leur drapeau dans le jardin d'Urs Meier — une autre figure de l'arbitrage international, après qu'il eut osé refuser le but de Sol Campbell contre le Portugal, en quarts de finale de l'Euro 2004 —, avant de menacer de mort l'arbitre Suisse et sa famille... Cette fois, ils ont eu gain de cause: à quarante-deux ans, Frisk, déjà blessé par un projectile reçu en plein visage lors du match de Ligue des champions entre l'AS Rome et le Dynamo de Kiev, le 14 septembre dernier, a décidé de tourner la page de l'arbitrage, définitivement.
Est-il normal qu'un homme dont la vie a été dédiée au football professionnel doive s'en aller sous la pression de quelques irresponsables? Est-il tolérable, surtout, que le "Grand sorcier" José Mourinho ait le pouvoir de décider de l'intégrité d'un arbitre par des allusions totalement infondées et ainsi déclencher un processus le poussant vers la sortie?


Petit rappel des faits
- 23 février 2005 : Barcelone reçoit Chelsea en huitième de finale aller de la Ligue des Champions: Didier Drogba est expulsé pour un deuxième carton jaune et Barcelone l'emporte 2-1.
Après le match, Mourinho ne se présente pas à la conférence de presse et se contente de déclarer au journal Portugais Recoa: "Quand j'ai vu Rijkaard entrer dans le vestiaire de l'arbitre, je n'ai pas pu y croire. Mais quand j'ai vu Drogba se faire expulser, je n'ai pas été surpris". Des assertions formellement démenties par M. Frisk: "J'ai tellement d'expérience que tout le monde devrait comprendre que je ne laisserai jamais un entraîneur entrer dans mon vestiaire pendant un match". Mourinho surenchérit cependant et émet le souhait de voir le match retour arbitré par M. Collina, "Un arbitre parfait, de qualité, avec une grande personnalité".
L'UEFA aurait pu réagir sur les propos, mais se contente de condamner à demi-mot ("Une enquête à été ouverte") l'attitude de Mourinho a la mi-temps et a la fin du match (Retard des joueurs sur la pelouse et absence du Portugais à la conférence de presse d'après match), et désigne... Pierluigi Collina pour arbitrer le match, conformément aux souhaits du technicien [NDLR : l'UEFA a argué que l'Italien ayant été désigné avant les déclarations de Mourinho, il n'était pas question pour elle de changer cette assignation sous la pression du contexte].

Entre-temps, les supporters britanniques envahissent la vie de l'arbitre suédois.
- 9 Mars 2005 : Chelsea se qualifie au bout d'un match de rêve, Mourinho peut exulter, les joueurs noirs de Barcelone se font molester dans les vestiaires par les stadiers de Chelsea, Samuel Eto'o se serait fait traiter de "singe", Frank Rijkaard et Ronaldinho sont bousculés sans ménagement devant les caméras — sans même avoir le temps d'aller serrer la main de leurs adversaires ou de parler à qui que ce soit.
- 12 Mars 2005, Anders Frisk, écœuré, décide de raccrocher pour protéger sa vie et celle de sa famille...
- 14 Mars 2005, L'Allemand Volker Roth, responsable de la Commission d'arbitrage de l'UEFA, traite José Mourinho d'"ennemi du football", l'accusant d'être directement responsable de la démission de l'arbitre suédois. L'entraîneur répondra le lendemain par des menaces de poursuites judiciaires contre ce malandrin qui ose mettre sa dignité en doute!


Victime expiatoire
Si à ce jour la crédibilité d'un arbitre est tributaire de la déception d'un entraîneur, si la pression est telle que l'homme en noir doit rentrer sur la pelouse sans savoir où regarder pour sauver sa peau, que reste-t-il de la fragile morale de notre sport? Nous avons encore eu un exemple pesant dans notre championnat, le week-end dernier. Il semble que l'arbitre ait laissé jouer dix secondes de trop en première mi-temps, ayant permis à Monaco d'ouvrir le score contre Auxerre. Et Guy Roux de se fâcher tout rouge contre Monsieur Vileo pour ce non-respect des règlements. Mais il n'a pas vu la vraie erreur à l'avantage de son équipe, un penalty sifflé légèrement en dehors de la surface de réparation qui a amené l'égalisation de son équipe.
Et à chaque journée de championnat, de coupe d'Europe, les entraîneurs, joueurs et supporters se permettent d'arbitrer à la place de l'arbitre et de fustiger la moindre erreur d'appréciation de celui-ci, oubliant qu'il est bien souvent bénévole, sinon rémunéré par de simples primes de match... Bien loin de ce qu'un joueur comme Didier Drogba peut toucher pour le moindre contrôle réussi dans un match de Premier League.

Nous avons été habitués à toutes sortes de comportements irresponsables à l'intérieur et à l'extérieur des stades :
- Se battre entre hooligans consentants? Ce n'est pas de notre ressort, s'ils aiment ça!
- Savater les innocents? Tradition populaire, peut-être...
- Humilier les joueurs de couleur par des cris de singes, bannières racistes, agressions physiques et verbales? Vous voyez bien que ce n'est rien, le salut nazi de Di Canio n'était que "politique" et ne lui a pas valu la moindre suspension.
Quant à Luis Aragonès — le sélectionneur de l'équipe d'Espagne qui a rappelé à Reyes, le joueur d'Arsenal, qu'il valait bien mieux que l'autre "Noir de merde" (Thierry Henry) — on lui a infligé 325€ d'amende pour la forme, finalement rehaussés à 3000€...
- Envahir les terrains, siffler les hymnes, jeter divers projectiles des tribunes (Des scooters a Rome, des buvettes à Paris, des boulons, des pétards et des piles électriques aux quatre coins d'Europe)... De toute façon, tant qu'il n'y a pas de fumigènes ou de blessures sérieuses, cela n'atteint pas la liberté télévisuelle.

Tout cela n'était visiblement pas assez, voici qu'une nouvelle mode consiste à traquer les arbitres jusque dans leurs derniers retranchements, à les pousser au craquage nerveux afin de s'en débarrasser — c'est-à-dire à fédérer les entraîneurs en colère et les hooligans sans cerveau pour libérer le football de ses arbitres.


Et après?
On souhaiterait que demain, l'ensemble des arbitres de la Coupe de l'UEFA siffle le coup de sifflet final des huitièmes de finale dès le coup d'envoi, que ce week-end soit placé partout en Europe sous le signe de l'arbitrage, et que, si l'on doit passer par là, grève des arbitres il y ait à travers tous les terrains du continent.
Pour qu'enfin, les pseudos supporters et tous ceux qui se croient au-dessus des lois du sport comprennent que sans arbitres, le jeu n'est plus. Qui arbitrera ce football de demain? José Mourinho?
Ecrit par sebastien, le Mardi 15 Mars 2005, 12:45 dans la rubrique Actualité.

Commentaires :

pikachu
pikachu
15-03-05 à 14:42

effectivement

Constat bien amère en effet

Je ne sais pas qui peut remplacer mister frisk mais c'est sûr que ce sera pas notre arbitre de samedi dernier récemment échappé du PMU ou alors c moi qui arrête le foot


 
RODRIGUES
18-03-05 à 18:00

MOURINHO EST LE MEUILLEUR

TU FERAIS MIEUX DE TE TAIRE CAR IL EST LE MEUILLEUR  ET IL LE SAIT. IL VA TOUT GAGNER MEMME LA C 1 CETTE ANNEE OK