Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

« Ensemble…C’est tout ! » résumé du match contre Cormeilles
--> Sao le scribe

« Ensemble…C’est tout ! »

 

Ce samedi 27 mars, il faut une bonne dose d’ennui, de masochisme, d’engagement, d’amour, ou un goût douteux pour le ballon voire une volonté inconsciente de fuir nos compagnes pour aller affronter le dernier du championnat. Ce n’est pas que son classement soit rebutant mais l’idée seule de se rendre à Cormeilles-en-Parisis ferait renoncer même le chameau le plus entêté.

 

D’ailleurs, il est topique de noter que même les GPS, véritables cannes d’aveugle ce matin-là, ne sont pas d’accord sur l’itinéraire à suivre, le temps escompté et même la localisation géographique du lieu. Le Ciel ne nous invite pas plus à nous rendre chez nos hôtes car s’il a fini de cracher une eau légère mais sournoise, le souvenir de la plage de débarquement qui a toujours hébergé nos rencontres à Cormeilles aurait du finir de nous convaincre de ne pas y aller.

 

C’est probablement ce qui explique l’absence de Monsieur l’arbitre. Eu égard à son sérieux, sa personnalité, sa qualité de « Capo de tutti i Capi » des arbitres du championnat, sa défection nous a étonné. Notre capitaine aura certainement pris attache avec lui pour savoir s’il s’est perdu, s’il est tombé malade ou si ses reins affaiblis ne se sont pas remis des assauts pelviens d’une blonde à forte poitrine…

 

Le tableau a fini d’être tristounet quand l’arrivée au Stade accompagne l’apparition de nuages antipathiques. Seuls les contours étroitement moulés d’une dame déterminée à empiler les tours de piste sur l’inaccessible pré vert, et la particulière proéminence de sa chute de reins nous réconcilie avec les plaisirs du samedi matin.

 

La réconciliation est définitivement scellée avec l’agréable surprise du nouveau terrain de Cormeilles : une herbe synthétique flambant neuve.

 

Nos adversaires savent que nous avons encore les fesses chaudes de la raclée reçue la semaine précédente chez l’intouchable leader. Ils savent aussi qu’ils accueillent une équipe concentrée et ils estiment qu’il faut être au moins 17 pour nous battre.

 

C’est Martial-qui-rime-avec-Impartial, un des leurs, qui se dévoue pour arbitrer l’intégralité de la rencontre. Le SCA est fidèle à son image : des joueurs sérieux mais détendus, une tactique immuable que personne ne comprend jamais, que tout le monde applique rigoureusement mais conteste tous les samedis matins, tout en affichant une générosité et une solidarité jamais démenties.

 

La pire défense du championnat dispose quand même d’un fonds de jeu intéressant et d’un avant-centre, le dénommé Helder, aux manières de Diva. La Diva n’a pas supporté le traitement « viril mais correct » de nos poètes de derrière notamment de notre stoppeur national Félix-Baudelaire-Le Chat. Chaque contact déclenche une réaction littéraire chez l’ami Helder. Au bout d’un quart d’heure ses références tenaient plus de la chanson paillarde assortie de quelques noms d’oiseaux que de la syntaxe de Marcel Proust, agrémentés de grimace au sol et de roulés boulés Valbuenien.

 

Martial, gêné aux entournures, commence également à perdre patience et prévient, sans discernement, les deux joueurs, que faute pour eux de s’aimer tendrement, ils iront faire un tour sur le banc, laissant leur équipe jouer à dix.

 

Il faut savoir que dans ce laps de temps, les « Zavocats » ont déjà ouvert le score grâce à l’attaquant le plus refusé par tous les agents de football depuis que son propre frère l’a trahi sur le Net par une vidéo compromettante. Gro a frappé et permis au SCA de voir venir, d’aspirer, de faire tourner la balle pour mieux mordre les Cormeillais.

 

Il était donc compréhensible quoique grossier que le Sieur Helder tentât par tous les moyens de déstabiliser son adversaire direct. C’est ainsi que profitant d’un répit alors que le ballon s’éloignait de notre zone par un redoublement de passes spécial SCA, la Diva lança une menace à Félix : « toi, tu vas mal finir le match ! » prophétisa-t-il avec un doigt pointé vers Musclor.

 

La menace provoqua le premier attroupement rapidement séparé par des garçons responsables mais confirma la volonté de Martial de ne pas faire preuve d’autorité. Mal lui en pris, car la fois suivante, alors que la Diva éructait de nouveau à la suite d’un contact inoffensif tout en pleurant dans une langue bien éloignée de l’identité française, il décida purement et simplement de sanctionner les belligérants d’un carton jaune synonyme d’exclusion temporaire.

 

Penaud mais résigné, notre Baudelaire quittait le terrain poursuivi par La Diva qui continuait à lui parler du pays. Face au flegme britannique du Félix, La Diva pensa fort-à-propos de souffleter le garçon. Sa main gauche s’abattit à la fois sur la joue et le pariétal de notre coéquipier.

 

C’est un grand mystère de la zoologie que de constater que ce sont toujours les animaux les plus exposés dans la chaîne alimentaire qui font le plus de bruit. Combien de fois a-t-on vu les plus insignifiants chiens-chiens à sa mémère aboyer et tirer sur leur laisse pour aller témérairement montrer leur ersatz de dents ridicules au plus costaud des chiens d’attaque ?

 

La Diva venait d’avoir un geste déplacé que l’arbitre n’avait pas aperçu mais qui n’avait pas échappé à la moitié du SCA. Ce qui s’est passé ensuite a probablement été le tournant psychologique du match. La Diva s’est très rapidement retrouvée face au Capitaine du SCA dit « Le Bus ».

 

En lui montrant son énorme paluche terminée par un doigt menaçant, le Capitaine lui a posé une seule question : « Tu as touché mon joueur ? ». C’est un instant suspendu qui s’est invité sur le terrain. La Diva s’est aperçue que le Capitaine ne rigolait plus du tout et qu’il était sacrément costaud. D’ailleurs ses copains n’avaient pas osé venir s’attrouper autour de l’interrogateur. C’est ainsi que je me rendis compte que « pâle » pouvait être une couleur…

 

La Diva ne savait pas quoi répondre à De Niro lui demandant « ‘you fucking my wife ? ». Si les gouttes de sueur perlant au bas de son dos n’étaient pas visibles, ses pensées étaient clairement lisibles. Il se disait qu’il était probablement allé trop loin et qu’il risquait de mourir des mains du Capitaine du SCA. Et comme en plus, son assassin potentiel était avocat, il risquait en plus, d’être une victime condamnée pour son propre meurtre.

 

Effrayé par l’attitude du Bus, Hassan s’est précipité pour calmer notre capitaine. Le capitaine adverse s’est alors rendu dans notre moitié de terrain, nous a réuni autour de lui et a eu des paroles justes et pertinentes qui nous ont instantanément remises dans le match.

 

Le SCA n’a plus quitté sa maîtrise du déroulé de la rencontre et jamais les adversaires n’ont été menaçants sur notre but durant la première mi-temps, toutes leurs actions étant avortées aux 30m. La pression du SCA sera encore plus forte en seconde mi-temps, grâce à l’utilisation de la largeur du terrain, à la solidarité de tous et à la justesse de passe des milieux de terrain.

 

C’est ainsi que Relax Mika et sa grande bouche assagi adresse un amour de passe aérienne à Ahmed qui n’aime rien tant que détaler vers le but averse. Son œil exercé voyant le portier adverse avancé, le chasseur a déclenche un amour de lob, de l’intérieur du pied, qui augmente l’avance du SC Avocats. Du travail de spécialiste. 2-0.

 

Le SCA ayant le match bien en mains, l’équipe peut tourner et bien faire tourner le ballon dans des arabesques facilitées par un milieu très travailleur et très altruiste dans lequel Pid Daddy, exigeant avec lui et les autres, continue à engueuler chaque joueur qui rate une passe ou la joue trop facile, trop individualiste.

 

Les occasions de scorer n’ont pas cessé mais il aura fallu un corner délivré par Relax Mika sur la cabosse libre dans l’axe du but de Beninho pour inscrire le troisième but.

 

Il est fort probable que la facilité technique du SCA et les changements de position de José pour donner plus de liant à la circulation du ballon ont accrût le désarroi d’une équipe qui courait après le ballon sans pouvoir l’attraper. Dans ces situations, certains joueurs adverses sortent le sécateur et leur numéro 2 se mettra en évidence par des tentatives de tacles glissés appuyés, plutôt très engagés, dont aucun n’a heureusement atteint sa cible, que ce soit Gro ou Beninho.

 

A deux reprises, Gro sera obligé de sauter très haut après son crochet extérieur pour éviter le travail de celui qui avait finalement la tête de l’emploi : des mollets durs comme ceux d’un éleveur de brebis corse, une taille râblée pour abaisser le centre de gravité et une pilosité évoquant ma gardienne d’immeuble. Je me suis toujours demandé pourquoi j’ai eu cette image comparative durant la rencontre…

 

En tout cas, Beninho aura très bien perçu les intentions guerrières du bonhomme car sur un départ plein axe, il verra arriver une masse inamicale qui lui mettra un tacle ravageur, les deux pieds en avant. Seul un athlète de sa trempe pouvait à la fois crocheter vers l’extérieur, éviter le tacle, pousser le ballon, se retourner, pointer son adversaire du doigt et lui balancer un sonore « Bravo ! », puis reprendre le contrôle du ballon.

 

Le tout dans une synchronisation esthétique, technique, biomécanique et littéraire assez originale. Du grand art !

 

C’est çà le SCA : la solution, c’est le football, le reste c’est du bavardage…

 

 

Mwana « Bisso Na Bisso (ensemble) » Sao

 

 

Ecrit par kamini, le Mercredi 31 Mars 2010, 13:17 dans la rubrique After Match.

Commentaires :

kamini
kamini
31-03-10 à 13:42

grandiose

extraordinaire résumé,

de la finesse, de la justesse et de l'humour : quelle plume cher maître,

allez je le relis encore tellement c beau !!!

captain kirk

 


 
Rvador
Rvador
31-03-10 à 13:44

"Et comme en plus, son assassin potentiel était avocat, il risquait en plus, d’être une victime condamnée pour son propre meurtre."

Celle-ci est un collector comme tant d'autres dans ce magnifique résumé.

J'ai particulièrement aimé le passage sur la tactique que tout le monde critique et applique.

Et très belle sénarisation de l'action de Beninho que je n'ai pas vue, faute d'être présent, mais que j'ai aisément imaginée.

Du grand art ce résumé BRAVO

 
Gronaldo
Gronaldo
31-03-10 à 13:51

Fantastique Résumé , on en redemande .....Terrible !


 
kamini
kamini
31-03-10 à 13:53

Re:

C’est çà le SCA : la solution, c’est le football, le reste c’est du bavardage…

cet article mérite la postérité, je reprends donc sa chute pour nouvel étendard


 
Beninho
Beninho
31-03-10 à 21:52

LEGEND... wait for it... DARY!!!!!!
Enorme résumé!!!!
J'ai tellement ri!!
Audiard, Voltaire, Hugo, de haut de la colline de Montrouge ou de la montagne Sainte Geneviève, ils te contemplent comme un des leurs!

 
SAO
SAO
01-04-10 à 12:12

Re:

Ils jouent dans quelle équipe tes gars-là ?

 
active
active
01-04-10 à 00:29

enorme constance bravo quelle plume FABULEUX

 
pid
pid
02-04-10 à 00:30

Sao c'est " la ligue des champions " ... bon je retourne en national ...