Alors
voilà,
Tout le
monde s’est retrouvé, samedi dernier au chant du coq dans les vestiaires du
stade Biancotto pour notre match hebdomadaire. Le gazon synthétique en parfait
état nous attendait et les premières foulées matinales réchauffaient ce que les
rayons du soleil n’avaient réussi à animer. Bref, l’ambiance était bonne, les
conditions aussi. Les ingrédients du cocktail étaient réunis pour un bon match
de foot.
La compo
initiale organisait notre équipe dans ce 4-1-4-1 qui nous avait bien tiré
d’affaire au dernier match en assurant consistance au milieu terrain, relance
propre et jeu sur les ailes. Les premiers échanges, pourtant, ne mettaient pas
particulièrement en lumière les bienfaits supposés que laissait envisager la
théorie. Trop de fautes techniques, d’approximations dans les passes ou de
passivité au pressing ne nous permettaient pas de développer notre jeu au sol
rapide qui fit les beaux jours de notre saison passée. À mesure que les minutes
s’écoulaient, la nervosité gagnait peu à peu nos rangs et le jeu se délitait.
Nos adversaires qui n’en demandaient pas tant occupaient plus que de raison
notre terrain alors que les quelques ballons ressortis convenablement étaient
trop rapidement perdus. Le scénario tournait même au calvaire pour José qui,
esseulé en pointe, ne profitait que de miettes d’actions difficiles à exploiter
car le bougre était assailli rapidement par des défenseurs, jusqu’alors,
alertes et costauds. La désorganisation effleurait même nos rangs par moments…
Mais notre défense tenait bon. Notre charnière centrale (Félix-Didier) coupait
admirablement tous les ballons en profondeur devant des attaquants bien trop
tendres. Et nos latéraux (Hassan-Paco) enfermaient leurs débordements contre
les lignes. Les quelques corners (2 ou 3, je ne sais plus) dont bénéficiaient
nos adversaires faisaient long feu, la panthère jaillissant ou les têtes
saillantes (je pense qu’il doit y avoir une contre pétrie, là dedans, mais je
ne la trouve pas). Petit à petit, les choses se mettaient en place et la
bataille du milieu tournait à notre avantage. Bruno gonflait le torse et
ratissait de plus en plus de ballons, RV coupait les trajectoires devant les
attaquants réduits au mutisme et nos ailiers (Ahmed-Sonny) multipliaient les
appels ou déboulés et pesaient de plus en plus sur la défense adverse.
Une
demi-heure passait et le besoin d’un réajustement tactique se faisait sentir.
Leur milieu de terrain n’avait pas assez de coffre pour rivaliser avec un Bruno
impérial à la récupération alors que nos trois offensifs (Sonny, José, Ahmed)
jouaient trop loin les uns des autres pour se trouver rapidement. Pour exemple,
lancé sur un renvoi de la main de Sao, je fonçais autant que mes jambes me le
permettait le long de la ligne de touche avant de m’arrêter à la médiane faute
de soutien autre qu’un Ahmed hurlant à au moins 40 mètres, de l’autre côté du
terrain, comme si cette passe à laquelle je venais de renoncer faisait de moi
la pire des chiffe molle. RV pris donc la résolution de procéder à un
changement tactique aussi bien que de personne. Et là, un instant de confusion
a régné… Eric appelé sur le terrain n’avait pas encore ouvert complètement les
yeux ; José, las de son travail de sape ingrat, demandait, un brin ronchon,
à sortir ; Sonny sortait tête basse pour filer aux vestiaires
(blessure ? je ne sais pas. Quelqu’un a des nouvelles ?). Bref, tant
bien que mal, RV prenait le poste d’ailier droit, Eric entrait à gauche et
Ahmed et José se partageaient la pointe de l’attaque.
Le jeu
commençait à pencher assez nettement dans leur moitié de terrain alors que
l’homme en noir (quasi irréprochable) qui était en jaune sifflait trois fois,
comme le train, pour renvoyer les coachs à leur copie qu’un O-O entachait
quelque peu. La mi-temps était l’occasion d’une saine discussion et la sérénité
des troupes laissait espérer une deuxième partie de rencontre plus riche en
occasions et en buts.
C’est
effectivement ce que la réalité révéla. Autant le dire tout de suite, notre défense
eut une deuxième période plus détendue et les rares ballons lancés
(jetés ?) au-delà de la ligne médiane étaient, sans appel, renvoyés par
les quatre fantastiques intraitables.
Nos
offensifs, quant à eux, déployaient leur jeu de plus en plus précisément. Pipo,
entré en jeu à la place d’RV, occupait le couloir droit, Ahmed la pointe et
José le poste de 9 ½… 10… ou 6. Mais peu importe ! Le ballon circulait,
même si nos ailiers n’étaient pas aussi régulièrement servis que leurs appels
le méritaient. Le milieu, dans lequel Ben avait fait son apparition, ratissait.
Les centres se multipliaient ; les coups francs pleuvaient et José
dominait plusieurs fois leurs défenseurs, pourtant assez grands, mais ses têtes
ne trouvaient pas les filets.
La
délivrance arriva à l’heure de jeu (il me semble) lorsque sur un ballon mal
renvoyé en hauteur par leur gardien, Pipo se précipita et, sans laisser au cuir
le temps de toucher le sol, décocha une reprise de demi-volé du droit que le
gardien adverse voyait s’enfuir dans ses filets avec la fatalité du destin
(1-0). La joie toute contenue du buteur n’avait d’égal que son empressement à
demander sur le site la mise à jour du classement desdits buteurs.
À partir
de ce moment, nous prenions clairement le jeu à notre compte. Les actions
associant trois ou quatre joueurs se multipliaient. Sur un énième débordement,
Eric fixait son défenseur d’un crocher et envoyait du bout de la surface une
feuille morte, par-dessus le gardien, dans le petit filet opposé (2-0).
L’histoire emportera avec elle la réponse à cette question qui brûle toutes les
lèvres : N’était-ce pas finalement un bon vieux centre dévissé ? Quoi
qu’il en soit, Rico fera taire les sceptiques et montrera par sa fin de match
comme cette interrogation n’aurait d’intérêt que pour l’esprit. Quelques
instants plus tard, il adressait un centre qu’Ahmed contrôla impeccablement
dans la surface, crocheta, alluma, buta (3-0). Enfin, le même Rico, toujours
lui, débordant sur son aile gauche, frappa ? centra ? passa ?
dégagea ? bref, son ballon rapide au sol fusa vers leur gardien qui
s’accroupit mais laissa la balle lui filer entre les mains (4-0).
A signaler
en toute fin de match, un coup franc indirect dans notre surface pour une passe
(qui n’en était pas une) en retrait touchée des mains par notre gardien. Le mur
s’alignait sur toute la ligne de but, la première passe était donnée, Sao ne
fit qu’un bond et dans un élan de bravoure (obstrué par un joueur adverse)
donna son corps félin en sacrifice à la frappe ennemi.
4-0, score
final.
Un
bilan ? Une vraie domination. Une envie commune. De la générosité dans les
appels et dans le travail de fond. Une défense appliquée et des attaquants
volontaires. Un peu de réussite. Mais aussi un peu de nervosité en début de
match, à des moments où il fallait être appliqué et patient. Parfois, un manque
d’engagement dans les duels qui laissait les joueurs adverses prendre trop
facilement certains ballons ou trop de temps pour jouer.
Et
maintenant, les notes. Et oui, je me lance (quitte à me mettre tout le monde à
dos). Mais bon, c’est facile, personne n’a fait un sale match.
Sao
(7) : Sûr dans ses prises de balles, rapide à la relance. Et quelle belle
sortie en fin de match !
Hassan
(6,5) : Toujours tranchant en défense, précis dans ces interventions,
efficace dans ses relance. Peut-être lassé par certains matchs antérieurs, n’a
pas toujours apporté en attaque ce que ses centres travaillés auraient pu
aider.
Félix
(6,5) : La défense avant tout. On ne passe pas avec Félix, qu’on se le dise.
La relance aurait peut-être parfois mérité le soin que ses crampons mettent aux
tibias adverses.
Didier
(7,5) : Patron de la défense. Des interventions propres et régulières
(malgré une ou deux hésitations et une mésentente avec Sao qui failli profiter
à un attaquant adverse). Une première relance choisie et appliquée.
Paco
(6) : Appliqué, lui aussi, et fidèle à son poste. A bien bloqué les
attaquants dans son couloir. Un peu tendre dans certains duels et quelques
hésitations sur les passes. La répétition des matchs gommera ses petites
imperfections et révèlera, sans aucun doute, un précieux atout défensif.
Sonny
(?) : Non noté.
La brune
(8) : Discret (au point que je ne le vois jamais). Mais efficace ! Le
Makelele des belles années n’aurait rien à lui envier. Un bulldog dès qu’il a
pris en chasse le porteur du ballon. Des offensives déclanchées par ses
premières passes rapides. Rien à dire.
Ben
(6) : Manque un peu de rythme. Fait la loi dans son aire de jeu, le rond
central. Ne multiplie pas les courses à outrance. Les jambes un peu faibles,
les passes sont timides… c’est la loi de la physique. Un ou deux match et le
voilà sur des rails.
Beninho
(??) : Allez-y, éclatez-vous…
Pipo
(7) : A débloqué le match en ouvrant le score par cette magnifique
reprise. De belles prises de balles sur son aile. On aimerait parfois voir le
même caractère dans son pressing…
Ahmed
(7) : Beaucoup d’activité, comme d’habitude. Des appels, de l’envie, des
tentatives. Mais… un peu de déchet aussi. C’est le risque des grands
enthousiastes !
Eric
(8,5) : Un match plein. 2 buts, une passe décisive. Que demander de plus à
type qui est sur le banc au coup d’envoi ? Bah, moi je sais : se
bouger un peu le cul sur les phases défensives !
José
(7) : Précieux là où il est : en défense, au milieu ou en
attaque ! Solide dans ses prises de balles et quelques belles tentatives.
De la combativité, à n’en pas douter. Mais à vouloir être partout…
Si vous
vous posez la question, la réponse est "oui, c'est exacte, je ne fous rien
de mes journées". Allez, à samedi!
Commentaires :
Erratum
Du bon boulot ce résumé, à l'image de ce que tu fais sur le terrain.
Moi je te la donne ta note et l'appréciation si tu me le permets et cela n'engage que moi ...
Benhino (7,5) : Sur ce match comme souvent, toujours aussi précieux dans l'entrejeux, le joueur régulier par excellence, omniprésent au millieu de terrain, une présence aérienne qui soulage, une technique appréciable et fine, un placement idéal, sait garder la balle quand il le faut et ... quand il ne faut pas! (tendance récurrente à ralentir un tantinet le jeu bien que cela soit nécéssaire certaines fois). Le défaut de ses qualités me direz-vous?
La note de l'auteur...
C'est çà mon Ben...C'est çà l'ambiance!!!
Ayant pris acte de l'humilité qui sourd dans ton invitation lancée à la cantonnade (comme une tatasse dans un Gang-Bang!) pour te voir attribuer une note la plus objective possible, je t'adresse mes compliments pour la peine prise à t'initier au Goncourt et à nous délecter le zygomatique.
Je serai moins fayot que Pid-Daddy et te dirai les choses en face : je sais combien le SCA a réveillé en toi le Zizou-qui-dort après des années au centre de formation de Grenelle. Tu sais combien ta feinte de corps et ton rateau à usage gérontologiques m'enchantent.
J'ai même noté deux nouvelles bottes secrètes que, tel le Wang Yu de Shao Lin, tu as dévoilé samedi dernier :
- le secret de la longue touche le long de la ligne dit "La queue du Dragon"
- le secret du double passement de jambes dit "La queue de Denilson"...
Le tableau est cependant assombri par la récidive dans l'acharnement sur la famille de Marcel-le-Pigeon (paix à son âme, et à celle de sa femme aussi depuis ton péno lunaire!) quoique la cible se rapproche depuis samedi.
A te voir jouer ainsi, et confirmer un tel talent de griot du SCA, je me pose une question : qu'est-ce que tu fous sur un terrain de foot ?
Mwana "Amélie Poulain" Sao
Gronaldo