Après avoir fait le voyage jusqu'au sympathique Parc Interdépartemental des Sports de Choisy-le-Roy, les SCAiens prenaient leurs quartiers dans le désormais familier vestiaire 6. Contrairement à ce que nos hotes nous avaient dit dans la semaine, le match allait commencer à 10h, et pas à 9h30... un stratagème de destabilisation inadmissible.

Cependant cela ne suffisait pas à entamer la bonne humeur coutumière dans nos rangs. Les SCAiens prenaient le match en main dès le coup d'envoi, bien décidés à continuer sur la bonne lancée de la semaine dernière. Grace à nos deux récupérateurs hyperactifs Johns et Raph, nous contrôlions le ballon et posions notre jeu. Sonny était le premier à allumer une mèche avec un beau tir qui frappait leur poteau avant de revenir sur leur gardien, tout content de préserver sa cage momentanément inviolée. Momentanément car notre lascar de l'aile gauche n'en restait pas là: à 40 mètres du but, Sonny balançait une chandelle qui se logeait sous la transversale adverse. Un but gag mais bien mérité pour notre buteur maison. (1-0)

Le SCA ne relachait pas son emprise sur les débats et aggravait le score par une tête de Raph déviée par un défenseur adverse dans ses propres filets. Le goal de Perrin riait alors beaucoup moins. (2-0)

Sur leur unique action en 1e mi-temps, nos adversaires marquaient sur un contre suite à un cafouillage de notre défense jusqu'à présent intraitable. (2-1)

Les troupes SCAiennes repartaient au combat de plus belle en enchainant de belles phases de jeu à une touche de balle. Justement, sur une de ces actions collectives, Sonny héritait d'un ballon dos au but dans la surface et parvenait à frapper en pivot en pleine lucarne. La malheureuse charnière adverse ne pouvait que constater les dégats alors que le lascar doublait son compteur du jour et dépassait Ali au classement des buteurs. (3-1)

Arrivait alors le fait du match, après avoir mangé des Chocapic au p'tit dej, Lucio Thuram se lançait dans une chevauchée fantastique dribblant deux adversaire avant de décocher un premier tir contré et de reprendre par une frappe surpuissante pleine lucarne... Tout le monde la voyait alors au ralenti, genre c'est quoi ce truc de fou,  mais leur gardien avait un éclair de génie et sortait la parade de sa vie !!!

Le SCA se créait plusieurs autres occasions avant la mi-temps, dont un drop de Paulinho au dessus des cages adverses, et l'arbitre sifflait la pause sur un score qui ressemblait à un minimum syndical tant notre domination était nette.

Raph décidait alors comme promis de remplacer Juju et son slip aux cages pour la seconde période. A la reprise, le même scénario reprenait avec un adversaire inexistant qui n'arrivait même pas à prendre le jeu en main alors qu'il était mené. Tentatives de dribbles stériles, grandes balles en avant, notre adversaire nous rendait le match facile, alors que notre défense se régalait et que Raph commençait à se refroidir aux cages tant il était peu sollicité pendant trente bonnes minutes. Au contraire, le SCA continuait à enchainer les phases de jeu intéressantes mais avec de moins en moins de conviction. Notre domination ne se concrétisait pas malgré des occases énormes et par moments un jeu de passe à dix autour de la surface adverse, et Raph commençait à donner de la voix sentant les SCAiens anesthésiés par le rythme soporifique du match.

Et c'est bien là l'erreur fatale, en la jouant facile nous nous sommes laissés endormir et nous nous sommes mis au niveau de l'adversaire. Portés par un enthousiasme débordant et le sentiment que décidément rien ne pouvait nous arriver contre les sympathiques chèvres de Choisy, les SCAiens montaient comme un seul homme sur un corner qui ne donnait rien... ou presque puisque Perrin balançait une balle en avant que récupérait leur avant-centre lancé seul face au dernier gardien du temple Paulo malheureusement pris de vitesse. Raph sortait un arrêt énorme mais voilà, personne n'avait suivi chez nous et un renfort adverse pouvait tranquillement pousser le ballon dans les buts vides. (3-2)

Un but d'avance avec une dizaine de minutes à jouer face à un adversaire à la rue techniquement, physiquement et collectivement, ça ressemble à une situation gérable. Malheureusement toute l'équipe a commencé à paniquer. Ce qui devait arriver arriva: sur une récupération dans notre camp, le milieu de Perrin lançait une ouverture en hauteur sur laquelle se ruaient Paulo et deux attaquants adverses. Tout ce beau monde allait jouer aux autos tamponneuses avec notre Président-Portier qui se retrouvait au sol. Encore une fois personne n'avait suivi et leur attaquant pouvait ajuster le but vide d'un pointu. La messe était dite, la cabane était tombé sur le chien et le cochon Perriniste était bel et bien dans le maïs boueux de Choisy. (3-3)

Belle leçon d'humilité donc, qui prouve qu'il faut toujours respecter l'adversaire, aussi faible soit-il. Biensur, nous étions bien meilleurs que Perrin, biensur nous aurions du gagner ce match 6-1 à l'aise mais ce qui c'est passé n'est pas le fruit du hasard à mon avis.

Il serait facile a posteriori de remettre en cause les changements à la mi-temps et le fait de faire tourner ceux qui font habituellement 90 minutes pour donner plus de temps de jeu aux autres alors que le match était bien maitrisé. Cela n'a pas empêché l'équipe de continuer sur la même lancée qu'en première mi-temps. En plus, c'était une décision saine pour le groupe.

Le problème tient plutôt à notre mental très faible. On a tendance à se voir trop beaux dès qu'on gagne un match ou qu'on marque un but. Evidemment on a encore beaucoup à apprendre pour gagner en régularité et enchainer plusieurs victoires. C'est rageant de laisser passer un succès facile parce qu'on s'est arrêter de courir en 2e mi-temps et parce qu'on est incapables de tenir un match si on a pas trois but d'avance face à un adversaire qui ne lache pas l'affaire. Les attaquants de Perrin, pourtant pas des stars de réalisme, plantent 3 buts sur quatre actions en tout.

Un grand bravo quand même à Lucio, Homme du Match, irréprochable en défense et auteur d'une action collector France 98. Bravo aussi à Paulo, le seul à être resté en place jusqu'au bout,  à Raph, énorme à la récupération et altruiste en 2e mi-temps, et à Sonny, qui grille Ali en tête du classement des buteurs. Nul doute que notre gachette des coups francs ne va pas le laisser s'échapper.